par La rédaction
le 4 février 2020


Les peuples du jeu vidéo au Centre Pompidou

par La rédaction
le 4 février 2020


Image de couverture :
Le Peuple de Camille Petit.
Image de couverture :
Le Peuple de Camille Petit.

Le 1er février dernier, la revue Immersion a pris la main sur la programmation du festival Hors-Pistes, au Centre Pompidou à Paris. Une série de conférences intitulées pour l’occasion « Les peuples du jeu vidéo ».

Pendant toute une après-midi, nous nous sommes interrogés sur les représentations du corps social dans les jeux vidéo, à travers conférences, tournois et tables rondes.

Manipuler des images, contrôler des corps, nous projeter dans l’écran et nous oublier en lui. C’est la promesse du jeu vidéo, ce médium qui, aujourd’hui, inaugure des régimes de visibilité inédits, produit de nouveaux agencements de corps, renouvelle les modes de socialisation. S’il est devenu un média de masse, le jeu vidéo se plaît également à simuler la vie en collectivité. La modélisation de masses humaines à l’aspect et au comportement réaliste est en effet depuis longtemps un enjeu dans de nombreuses productions à gros budget, et un ressort ludique important dans les jeux de gestion et de stratégie, qui mettent le joueur dans la position d’un souverain au pouvoir de décision quasi-illimité.

Dans le cadre du jeu en ligne, on assiste aussi à la constitution de nouveaux espaces publics qui, tout aussi virtuels qu’ils sont, semblent pourtant se faire la chambre d’écho de notre espace politique. On a ainsi pu assister récemment à des manifestations de gilets jaunes dans les mondes en ligne de Grand Theft Auto V, ou voir des streameurs se mobiliser en créant sur la plateforme Twitch une cagnotte de soutien à la grève contre les retraites.

Lors de ce marathon, pendant lequel se sont succédées prises de parole, projections et sessions de jeu. S’intéresser à ce qui relève du « peuple » ou de la « foule » dans le jeu vidéo, c’est se confronter à un matériau riche, qui défie les évidences et les idées préconçues. Nous nous sommes en particulier intéressés aux jeux qui s’intéressent à des périodes de remous politique (révolutions, catastrophes), et qui s’attellent surtout à renverser les rôles, en proposant d’incarner non plus des individus, mais des multitudes, ou encore des êtres issus du spectre plus large du vivant.

  • nat'ali
    Nat'ali.

Première partie : Expériences de la foule

14h – Le joueur et la masse, par Angelo Careri, rédacteur en chef de la revue Immersion

14h30 – Le pouvoir de l’espace, par Ulysse Mathieu, documentariste et créateur du jeu Mai 68

Deuxième partie: Jeu vidéo et engagement politique

15h – Les jeux vidéo peuvent-ils être apolitiques ?, par Nat’ali, streameuse sur Twitch

15h30 -Peuples créateurs de jeux vidéo, par Marion Not, programmeuse gameplay et représentante du Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo

Troisième partie : Révolutions, révoltes

16h – Tournoi ouvert au public du jeu Riot : Civil Unrest

17h – Le joueur, témoin ou acteur de l’histoire ? Table ronde animée par Angelo Careri avec la participation de Leonard Menchiari (game designer et créateur de Riot : Civil Unrest) et Morad Montazami (commissaire d’exposition indépendant).

Epilogue: Au delà de l’humain

18h – Faire peuple avec les non-humains, les jeux vidéo et la représentation animiste du monde par Paul Sztulman, enseignant à l’Ensad et théoricien de l’art.

(Photographies: Hervé Véronèse).

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